LA POESIA DI PATRICIA GUÉNOT
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Pâté de volaille
Dans l'herbe rabougrie de son enclos crotté,
Un canard que les cris des volailles chagrine,
Se jette sur une oie dont les plumes d'hermine
Volent en une gerbe aux tons ensanglantés.
Dès que la basse-cour se vêt d'obscurité,
Débouche bruyamment de la forêt voisine
Une meute de loups à la gueule assassine,
Attirée par l'odeur du corps déchiqueté.
Un paysan rougeaud jaillit de la cuisine
En tirant au hasard des coups de carabine,
Si bien que les intrus s'enfuient, épouvantés.
Tandis que le soleil au zénith s'achemine,
Le couple de fermiers s'apprête à déguster
Les restes du carnage assemblés en pâté.
Pensées d'une rose
Reine de vos jardins, de teinte rouge ou blanche,
Au gré des émotions, je change de couleur.
Des perles de rosée exaltent ma splendeur.
Ma robe de velours embellit vos dimanches.
Rose dans un bouquet, mes effluves s'épanchent
En essence de joie qui éloigne les pleurs.
Mes pétales soyeux, mon habit de douceur,
Raccommodent les cœurs, l'amour prend sa revanche.
Vous me donnez la mort pour un tendre motif.
Qu'importe si demain j'offre à un vent furtif
Les restes de mon corps dépouillé de sa sève.
Victime sacrifiée, troublée par votre émoi,
J'assiste à vos ébats dès que le jour s'achève.
Pourvu que dans le ciel Dieu prenne soin de moi.
Voyous en virée
Dans une auto chourée sur un parking immense,
Les voyous avinés, drivés par un flambeur,
Sillonnent la cité dont les balcons en fleurs
Attisent leur désir de coupable violence.
Sous le ciel assombri, les crapules se lancent
À l'assaut d'un appart constellé de splendeurs
Qu'ils embarquent sous l'œil flamboyant de fureur
Du vigile surpris dans son incompétence.
Au coin d'un boulevard, la tire des casseurs
Emboutit un taxi dont surgit le chauffeur
Qui brandit un pétard en réclamant vengeance.
Quand se pointe un tandem de poulets fureteurs,
Les truands amateurs caltent de toute urgence,
Loin de l'accidenté dont les ennuis commencent.
Patricia Guénot